illustration theorie polyvagale

La Théorie Polyvagale, un effet de mode?

Par Sandrine Chastaignet

Depuis ces quatre dernières années, le nerf vague, la théorie polyvagale (TPV),  la régulation du système nerveux inondent les posts des réseaux sociaux ainsi que les médias dans la francophonie. Si le sujet n’est pas nouveau (Stephen Porges 2014), l’ère post-covid a braqué les projecteurs sur notre santé mentale et notre équilibre nerveux. 

Réjouissons-nous! Le modèle de Porges, vulgarisé par sa collaboratrice Deb Dana nous permet de mieux appréhender notre réalité intérieure, «nos états». Forts de cette meilleure connaissance de nous-mêmes, nous pouvons alors décider en toute conscience de transformer (ou pas…) ce qui ne contribue pas à notre équilibre, à notre bien-être. Subir sa vie ou Choisir comment la vivre! 

La Théorie Polyvagale n’est pas un protocole thérapeutique à suivre ni une potion magique pour manifester nos supers pouvoirs. C’est une grille de lecture de ce qui se passe à l’intérieur de nous face aux aléas de la vie. Et c’est là toute sa puissance: elle s’adapte à tout le monde quel que soit le domaine qui nous challenge (amoureux, amical, familial, business)

La compréhension et surtout sa mise  en pratique quotidienne a littéralement changé toute ma vie. Avant de la connaître, comme tout le monde, j’avais bien perçu que le stress avait un impact sur ma santé, mon sommeil, mon appétit… Comme beaucoup, j’avais déjà eu recours au sport, à une quête de la bonne nutrition équilibrée pour moi, à une quête plus spirituelle pour répondre à mes nombreux pourquoi… 

Toutes ces «solutions» se sont avérées utiles et m’ont permis d’explorer mon rapport à mon corps physique, à mes émotions, à mes croyances et à mes états d’âme ! Mais pour autant, des pourquoi et des comment restaient en suspens…. 

Ce que j’ai compris de la TPV et pourquoi ça a changé ma vie!

 

Face à un événement extérieur, mon corps par ses capteurs perçoit déjà si l’évènement en question se classe dans la catégorie «sécurité» ou «danger». Puis suivent des ressentis, des émotions, des sentiments et des pensées. Pause. Si vous êtes comme moi, vous n’avez pas forcément conscience de ce qui se passe dans votre corps. Vous n’avez pas forcément accès à vos sensations physiques au moment où elles se produisent (surtout si la perception est celle d’un danger).

Pour celles et ceux qui sont passés par des traumas, surtout dans la petite enfance, un de nos mécanismes de protection inhérent à notre système nerveux, c’est de se couper de notre ressenti. On parle de dissociation et de trauma quand comme le dit Dr AImie: je ressens trop de choses trop vite (je suis submergée) ou pas assez pendant trop longtemps. 

Dans ces deux cas, mon système nerveux me protège en me coupant de mon ressenti. Soit je vais être « gelée » (figée) soit je vais être évitant (dans le déni de réalité). Et forcément quand je suis dans le déni, je n’en suis pas conscient (vous me suivez?)

Donc je reviens à mon circuit: sensations, émotions, sentiment et pensées, tel que mentionné plus haut. Si je suis coupée de mon ressenti, je peux être prise au piège pendant longtemps de subir mes états sans même m’en rendre compte. Je repasse en boucle sur ce que je connais car c’est mon mode de fonctionnement «par défaut». Comme sur un formulaire où je ne sais pas que je peux faire un choix autre.

Là, je pense à mes clientes qui me disent qu’elles sont anxieuses depuis toujours, où déprimées comme leur mère, ou en surpoids comme toutes les femmes du clan; ou encore à celles qui m’expliquent leur côté guerrier, amazone, qui fonce, sans jamais s’arrêter et qui goûte au burn-out à l’arrivée. En bref, celles qui s’étiquettent «pas assez, fais des efforts, sois forte » ….

Si je suis un être social, fait pour le lien (grâce à mon nerf vague) et que mon système nerveux est le garant de ma survie, alors tout ce qui m’arrive est filtré, interprété par mon système nerveux au regard de cette logique de survie. Si les événement qui ont jalonné ma vie (à commencer par ma naissance: voir Arouna Lipschitz) ont au départ été perçus par mon système comme dangereux voir terrifiants, je suis dépositaire de cette empreinte qui façonne et colore ce que je vais appeler mon identité, mon moi. Et je suis souvent, pendant longtemps identifiée à ce moi.

La TPV me permet de prendre conscience de ce mécanisme pour arrêter de le subir. Je garde mon SN et mon nerf vague. Par contre si je ne ressens pas mon corps (et vous avez compris que suite à des traumas, c’est normal, c’est une réponse logique biologique de survie), je peux observer mes pensées! Vous savez, la voix que j’entends dans ma tête (celle qui commente, qui me dit quoi faire ou pas, celle que nous cherchons à calmer quand nous méditons par ex…)

Commencer par observer mes pensées me permet déjà de ne plus m’identifier avec elles. Et en conséquence de savoir aussi quel est mon état intérieur de réponse à mon environnement actuel. Peut-être que je ne suis pas capable de le ressentir mais je suis capable de l’identifier grâce à ce que je m’entends penser. Et je récupère ici mon pouvoir de choisir ce que je vais en faire!! 

La TPV me permet de comprendre si je suis en train de subir (figée, me battre, fuir) une situation alors que je n’en ai pas conscience. Vous est-il arrivé de normaliser quelque chose qui pourrait vous avoir heurté au préalable? ( c’est pas grave, il/elle a pas fait exprès,; il/elle est fatiguée… ). 

Ici c’est ma tête qui a repris le flambeau de ce que je peine à ressentir car si j’allais au bout je devrai exprimer une émotion, un besoin… ce qui pourrait déclencher une discussion, ou un échange que j’appréhende alors je préfère dire que ce n’est pas grave, pas important….sans avoir conscience que mon corps passe par une réponse de stress avec son cortège de conséquences au niveau de ma santé physique, émotionnelle, mentale et spirituelle.

Je suis une championne du déni. Je suis restée longtemps identifiée à mes bobos, à mon histoire. Grâce à l’ère #metoo, les langues se délient et les mots délivrent les maux. Pour guérir nos «Moi traumatisés», la TPV est un outil fantastique car il est simple et efficace. Pas facile pour autant! 

Si vous êtes encore là, bonjour, je suis Sandrine et je vous accompagne dans la mise en pratique au quotidien de la TPV. Je me sers de l’alimentation comme prétexte pour vous amener à observer vos états intérieurs. Je me suis affublée du titre de Miss 3P: pratique, patience et persévérance. Je vous explique au prochain épisode! 

Alors La théorie polyvagale, juste en effet de mode? Non je ne crois pas! Si vous l’utilisez, vous savez à quel point cet outil change toute votre perception intérieure/extérieure de votre personne et du monde qui vous entoure! Oui, nous sommes nombreux à en parler de plus en plus parce qu’une fois sorti de déni, plus de marche arrière possible. Au contraire! La TPV ouvre un boulevard pour consciemment re-connecter à notre joie de vivre et à co-créer un monde pacifié.

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